Actualité

Une enquête éloquente sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu des études en Pharmacie

L’Association Nationale des Étudiants en Pharmacie de France (ANEPF) regroupe les associations étudiantes des 24 facultés de Pharmacie de France (qui représentent près de 33.000 étudiant·es). Consciente que le problème des VSS se pose de manière particulièrement aiguë dans le milieu universitaire de la Santé, elle a décidé de s’y intéresser de près.

Lors de son Assemblée générale du 19 au 21 novembre 2021, elle a tenu une Table ronde intitulée « Lutter contre les VSS dans l’enseignement supérieur et la recherche ». Les membres de l’ANEPF ont pu échanger, entre autres, avec Maeva Tisserand, chargée de mission Santé et VSS au ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. L’Association a diligenté ensuite une enquête sur les VSS à destination de l’ensemble des étudiant·es en pharmacie : en un mois (21 novembre-21 décembre 2021), 2103 réponses ont été recueillies, soit un taux de réponse de plus de 6 %.

Après avoir analysé l’enquête et lancé une campagne de communication fin janvier 2022, l’ANEPF a donné une conférence de presse, le 2 février, pour présenter les résultats obtenus. Un retour sur la genèse de cette enquête est également paru mi-février dans le journal de l’ANEPF (https://anepf.org/). Les résultats ont été rassemblés dans un dossier de presse accessible ici. Ils sont particulièrement éloquents. Ainsi, 41,7 % des répondant·es déclarent avoir été la cible de harcèlement sexuel, et un quart avoir subi au moins une agression sexuelle dans le cadre de sa vie universitaire et, comme attendu, les étudiantes sont largement plus concernées que les étudiants.

Face à ces constats alarmants et pour lutter contre les VSS dans le cursus de Pharmacie, l’ANEPF a fait 13 propositions, que l’on pourra trouver également dans le dossier de presse. La première d’entre elles est d’œuvrer pour améliorer la communication sur les dispositifs d’accompagnement des victimes au sein des UFR Pharmacie et ainsi de permettre une meilleure prise en charge des étudiant·es. Mais les membres de l’ANEPF ne sont pas naïfs et savent bien que le problème principal en matière de communication réside dans la culture du silence qui prévaut largement.

Ces actions constituent un pas essentiel ; espérons qu’elles deviendront décisives dans la prise de conscience et dans la lutte contre les VSS en Pharmacie comme dans les autres parcours de formation de l’Enseignement Supérieur.