Analyse critique de la tribune de S. Agacinski (Le Monde, 30/09/2024)
Dans une tribune publiée récemment dans les colonnes du journal Le Monde, la philosophe et académicienne Sylviane Agacinski se propose explicitement de faire le procès du « grand procès fait à la masculinité » [cf. affaire dite de Mazan]. C’est de bonne guerre si l’on peut dire dans le cadre d’une tribune journalistique dont le genre discursif frise peu ou prou avec le tribunal.
Qui parle ?
Une simple analyse de discours relève et révèle des partis pris de rédaction qui étrangement ne réfèrent pas les citations à leurs auteurs/émetteurs et/ou autrices/émettrices. Ce déficit d’attribution présente plusieurs modes rhétoriques aisément identifiables, certains cumulant plusieurs caractéristiques de ce process sans sujet.
C’est le cas – d’entrée – avec la combinaison d’une voix pronominale autosuffisante et d’une citation non originée : « Le procès des viols immondes commis à Mazan […] s’est transformé depuis quelques jours en un « grand procès fait à la masculinité ». Qui parle : la vox populi, la vox journalistica, la vox feministica, la vox de son maître, la vox… ?
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