Cela fait maintenant 2 ans que notre collègue, enseignante-chercheuse à l’Université de Lorraine, est traquée par un ex-compagnon. Aucune des nombreuses démarches qu’elle a engagées n’a pu mettre fin à cette situation invivable. Elle mène un combat d’autant plus difficile que la France tarde à reconnaître ce que d’autres pays qualifient de « harcèlement obsessionnel ». En guise de soutien, le Cha-U lui ouvre une page sur son site pour qu’elle y consigne les faits jour après jour, à compter du 29 avril 2025. Objectif : documenter cette violence en temps réel et donner une visibilité à une expérience largement partagée puisque, selon les études, entre 12
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Je suis en terrasse avec des amis place de la République. Il est midi passé. Il passe à vélo le long de la terrasse. Samedi soir. Des semaines que je n’étais plus au cinéma. Ce soir, nous allons voir Nouvelle vague au Klub avec Catherine. 20h15 Alors que nous approchons du cinéma, nous l’apercevons de loin, dans l’entrée. Comment est ce possible qu’il soit là pile le soir où nous y allons et pile au moment où nous prenons nos billets ? C’est invraisemblable ! Il discute avec des connaissances communes avant de s’éloigner. Nous discutons à notre tour quelques
16h Je suis à l’intérieur du Corner Coffee avec un collègue. M. descend la rue du Palais à pied, ralentit au niveau du Corner, scrute longuement l’intérieur du bar. Il avance très lentement, sans jamais quitter des yeux l’intérieur du lieu, marque un temps d’arrêt (!) et repart. Pourquoi ne quitte- t-il pas le lieu du regard ? Comment savoir que j’y étais, sinon par une géolocalisation ? 18h J’ai rejoint une amie au Wenge, place Saint-Louis. Nous discutons, je tourne le dos à l’entrée. Au moment de repartir, je découvre avec stupeur qu’il est attablé dans le même bar
(Témoignage de Catherine) 16h20 Je suis près de la place de la République, où je viens de laisser une amie. Je l’aperçois qui arrive à vélo. Qui parmi vous croise son ex à chaque sortie en ville ?
Je rentre de la fac à vélo, il est 17h15. Il se trouve sur mon passage, devant le square du Luxembourg. Que fait- il là, au niveau des arrêts de bus, à l’heure de la sortie des cours, pile sur mon trajet, en-dehors du centre ville ? Il n’habite pas là ; les arrêts de bus ne constituent assurément pas une destination de balade. Mon vélo est-il tracé pour qu’il sache que je suis toujours dans les parages ? Après plusieurs semaines d’absence de ma part dans le centre ville de Metz de manière à tenir à distance ce harcèlement,
(témoignage de Catherine) 9h15 J’habite une rue perpendiculaire à la rue St Ladre à Montigny. Me déplaçant en voiture pour rejoindre le centre ville, je vois M. devant moi à vélo rue St Ladre, un peu au-delà du pont qui surplombe les voies SNCF. Je le double. Lorsqu’il arrive au feu, 3 directions s’offrent à lui pour aller en ville. A vélo, le trajet rejoignant la piste cyclable proche de Jean XXIII serait le plus adapté.Ce n’est pas ce qu’il fait. Non, il me suit et choisit donc la rue dans laquelle je me gare régulièrement ( sachant bien qu’il
(témoignage de Catherine) 12h15 Je me trouve au centre de la place St Jacques avec 2 amies. M. arrive à vélo, je l’aperçois, il me voit, me regarde furtivement. Un peu plus tard, une de mes amies me dit qu’il passe à notre hauteur en regardant du côté opposé. J’apprécie de ne plus être dévisagée. Mais pourquoi précisément passer par cette place que je fréquente régulièrement ?
(Témoignage de Catherine) 10h20. Je m’installe sur la grande terrasse d’un café en attendant une amie. Quelques secondes plus tard, M. apparaît à l’autre extrémité de la terrasse, se déplaçant à vélo. Il m’aperçoit assise, il fait aussitôt demi-tour. Est-ce le premier signe de la fin de son harcèlement de rue ?
En ce dimanche, retour à la Mousson d’été (cf billet du 23 août) pour une longue après- midi théâtrale, de 13h45 à 22h30. Étrangement, M. aura exactement le même programme que moi. 1er spectacle : une autofiction radiophonique qui se présente comme un hommage à une enseignante de lettres.Arrivée avec 45 min d’avance, je constate avec dépit que M. patiente déjà dans le jardin (ou devrais-je écrire : m’attend ?). Il ne vient pas au spectacle. 16h. Je sors brièvement de l’abbaye pour déposer ma veste dans la voiture. Qui se trouve pile sur mon trajet, en-dehors de l’abbaye, tout
Comme chaque année, je vais assister à certaines lectures ou mises en espace de la Mousson d’été (Rencontres théâtrales internationales et Université d’été européenne), qui a lieu fin août à Pont-à-Mousson. C’est une occasion unique de découvrir de nouveaux textes et dramaturges contemporains, de toute l’Europe. Je suis souvent éblouie par la qualité des textes et c’est précieux pour renouveler mes cours. Aujourd’hui, au programme, une lecture : “Dictées à Copenhague”, qui évoque notamment les modalités d’exercice de la justice, notion centrale de l’un de mes cours. J’arrive à 14h20, la lecture commence à 14h30. J’ai la désagréable surprise de
Assises depuis peu à la terrasse d’un café place saint-Louis, Catherine et moi apercevons M. arriver dans notre direction à vélo. Il est 18h15. Il accroche son vélo, nous aperçoit et nous regarde, avant de contourner la terrasse. 1h plus tard, il repasse dans la rue adjacente accompagné d’une femme manifestement missionnée pour regarder si nous sommes toujours là. Elle remplit sa mission avec zèle puisqu’elle regarde uniquement et précisément dans notre direction, s’arrête, avant de lui dire 2 mots. M., de son côté, ne s’est pas retourné.