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Centrale Supelec rend publique une étude révélant l’ampleur des violences sexuelles et sexistes entre étudiant·es

L’Ecole d’ingénieur·es Centrale Supelec (dont l’un des trois sites est messin) a rendu publique le 7 octobre dernier une enquête interne révélant une centaine d’agressions sexuelles et de viols entre élèves lors de l’année 2020-2021.

 Communiqué de presse

Menée en ligne, l’enquête montre que sur les 659 répondant.es (196 femmes, 443 hommes, 20 s’identifiant comme non binaires), 51 femmes et 23 hommes déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel, 46 femmes et 25 hommes d’une agression sexuelle et 20 femmes et 8 hommes d’un viol.

Le fait qu’une telle enquête soit menée et rendue publique est le signe d’une attitude nouvelle des établissements de l’ESR à l’égard des problèmes de violences sexuelles et sexistes. Dans le même temps, l’écart entre les faits révélés par l’enquête et ceux recueillis par les dispositifs mis en place en interne jusqu’alors par la direction (cellule de lutte contre le harcèlement, comité dédié animé par deux référent.es égalité, heures de cours proposées sur les inégalités de genre) confirme l’insuffisance et l’inadéquation de ces dispositifs.

Une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel, agressions sexuelles et viols a été ouverte par la procureure d’Evry. Outre cette action pénale, l’Ecole a signé un partenariat avec l’association France Victime qui propose une prise en charge psychologique, sociale et juridique. On peut s’interroger. Quelles actions d’écoute et d’accompagnement des victimes sont mises en place en interne, au-delà des seules mesures conservatoires d’éloignement des agresseurs décidées en conseil de discipline ? Quels dispositifs de réflexion et d’analyse pour comprendre et faire changer des phénomènes qui sont manifestement « culturels » ? Quels liens avec les autres établissements de l’ESR en butte aux mêmes types de problèmes ? Qu’en est-il enfin des VSS entre personnels, entre enseignant·e·s et étudiant·e·s ?